Néstor Saiace

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Quelques avis critiques

 

 

“Néstor Saiace se tourne plus que jamais vers des lieux nostalgiques (les anciens cafés, le “music-hall”, la fanfare). Il leur transmet une douce et émouvante beauté, une patine – comme si sa main était celle du temps – et leur accorde une très belle vibration. Les siens sont des tableaux parfaits.”

César Magrini, El Cronista Comercial, Buenos Aires, le 5 juin 1990.

 

“Depuis quelque temps déjà je suis avec un intérêt croissant les expositions de Néstor Saiace, artiste sérieux, actif et profond. À de rares exceptions, depuis deux ans, Saiace a adopté un intimisme qui, étant quelque peu expressionniste au début, s’est fait clairement naturaliste par la réalité, il est un élégiaque. Car il chante en premier les vieux cafés, leur atmosphère particulière, leurs personnages statiques, presque hiératiques qui semblent participer d’un obscur et silencieux sortilège. Tout ceci est en rapport avec le sujet, et le sujet, comme disait Brahms est secondaire; l’important est de savoir que faire avec lui. Et Saiace le sait très bien. Presque rituellement, sa peinture – qui va savamment et pro­gressivement de l’ombre à la lumière – fait que le visiteur se penche sur le temps qui fut, temps dont les sables ont certainement filé mais non sans laisser leurs réverbérants témoignages. Peinture magnifique que la sienne. Écho ou expression d’une sensibilité hors pair qui arrête le regard, introspectif, dans le territoire de ses propres souvenirs – le “vert paradis” dont parlait Baudelaire – et fait partager généreusement ces visions par l’obser­vateur. Qu’est que c’est qu’un peintre? Parmi beaucoup de choses, celui qui apprend à regarder. Ou à revaloriser ce que l’on croit avoir vu. Et celui qui, comme dans son cas, met en lumière l’obscure et pratiquement invisible trame des rêves et la transforme en réalité tangible et éblouissante.”

César Magrini, El Cronista Comercial, Buenos Aires, le 28 de juin 1984.

 

“…Néstor Saiace a tellement consolidé son métier en peu d’années – en gardant la fraîcheur de son talent et de son imagination et ses dons pour faire de la peinture – qu’il peut être placé parmi les peintres les plus capables et les plus représentatifs de sa génération. Il a fait des progrès, en particulier dans son maniement de la lumière – les sujets prédominants sont toujours les façades ou les intérieurs d’un café ou d’un salon de thé –, à partir de laquelle le tableau prend toute sa valeur. En effet, on dirait que les différents éléments intégrant le tableau sont peu à peu sauvés en fonction de cette lumière. Il a adouci encore plus les effets chromatiques mais dans la plupart de ses tableaux surnage un expressionnisme de racines nostalgiques, prouvant peut-être que pour lui la vie (…] est une succession d’ombres, quelques unes fugaces, d’autres statiques, chargées de solitude, de vide et même d’ennui. Ce sont les impressions qui éveillent une peinture qui, comme la sienne, s’enrichit de plus en plus par l’aisance toujours sobre de la ligne et par les fluctuations sourdes, amorties de la couleur; elle nous rend des images du temps jadis qui – grâce aux capacités très spéciales du créateur – reste comme immergé en soi-même et comme source d’une expérience esthétique de racines multiples et actuelles.”

César Magrini, El Cronista Comercial, Buenos Aires, le 10 de août 1982.

 

“Saiace part à la recherche, avec sa gamme basse habituelle, dans les recoins – pour ainsi dire – qui donnent forme aux figures et aux objets, d’une manière risquée qui est la tâche, guidé instinctivement par son sens de la couleur. Le tissu se couvre ainsi de cette patine qui confère à la scène sa condition d’élément d’appréciation optique, évitant ainsi le classique danger du littéraire dans cet univers bref et pittoresque. Parfois, lorsque l’on découvre que dans la quête de la tonalité cherchée il y a la superposition de couches successives de couleur, on comprend de quelle façon consciencieusement tenace – ostinato rigore – et sans abandonner le combat, l’artiste construit l’armature de ses tableaux avec la passion d’un obsédé.”

Eduardo Baliari, El Economista, Buenos Aires, le 6 août 1982.

 

“Néstor Saiace expose ses huiles à la galerie Wildenstein; il y montre des cafés peints avec densité, avec des empâtements épais de terres, ocres, beiges, et avec des touches occasionnelles de couleurs brillantes. Ce sont les cafés d’un rêve, évocations du passé; beaucoup d’entre eux ont déjà disparu, d’autres existent encore parce que le cœur et l’imagination de Néstor leur rend la vie. Dans ces lieux, on parle paisiblement, on échange des idées, on se retrouve avec quelqu’un, on fume une pipe ou une cigarette, on lit le journal à la lumière argentée qui filtre à travers une porte ou une fenêtre style “art nouveau”. Les tableaux ont pour titre “Interior de un café italiano”, “Aux Deux Magots” (París), “Viejo café Tortoni” (Buenos Aires), “Taberna” (Atenas). Il y a quelque chose de Daumier ou de Manet dans la masse des formes et dans le contre-jour. Il nous arrive comme une réminiscence du Marcel Proust de – À la recherche du Temps Perdu -.”

Thelia C. de Behar, Buenos Aires Herald, Buenos Aires, le 27 juillet 1981.

 

“Une exposition antérieure de Saiace nous introduisait dans les cafés, mieux encore, dans les bistrots, avec cette atmosphère brumeuse des endroits qui ne sont peut-être pas très sains pour le rhumatisme. Dans ces lieux, les couples de danseurs exécutaient le rite sensuel du tango, de l’alcool, du drame présumé de la solitude et de l’étreinte avec une femme. Maintenant, Saiace revient sur ce sujet qui certainement le passionne, mais en plus il lui prête les nuances les plus diverses de façon à le maintenir dans le climat d’une interprétation purement plastique.
“Mais son œuvre n’a pas été inspirée uniquement par les cafés “porteños” – parmi eux le vieux café Tortoni – car de ses voyages par différents pays, tels que la France et la Grèce, il nous apporte la transposition d’impressions comparables; ainsi, il nous donne la mesure de l’universalité de cette forme de notre vie citadine. Café ou bistro, Saint Germain, La tour ou Magog (sic), le café est quelque chose de pittoresque et de rituel des villes et des hommes qui possède de multiples capacités expressives à travers des tâches, des couleurs et des formes.”

Eduardo Baliari, El Economista, Buenos Aires, le 17 juillet 1981.

 

“La lumière – dans son cas il n’y a pas de pénombre – des atmosphères de cafés lui permet d’exercer cette maîtrise qu ‘il a de la touche qui simultanément donne la couleur et définit les formes. Dans son cas, il vaudrait mieux dire qu’il les estompe jusqu’à les fondre avec l’ambiance. Car Saiace n’a pas besoin d’une quête de la représentation exacte de la figure humaine ou de celle des objets: il nous les approche par les impressions dont ses annotations se chargent, en même temps que celles-ci construisent l’ambiance. Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, il n’est pas un peintre d’ébauches mais quelqu’un qui provoque notre imagination et la met en mouvement pour aller à la rencontre de plusieurs possibilités à chaque contemplation du tableau. C’est-à-dire que le tableau ne s’épuise jamais, qu’il survit en soit.
“Des contours incertains et des espaces non définis encadrent les choses et les exaltent par la couleur, non par les formes qui les identifient. Dans cette peinture, le contraste entre les objets et leur représentation crée – comme en poésie – une sensation dramatique qui nous fait parvenir directement à l’essence du sujet, que ce soit une partie de billard ou un ensemble musical en train de jouer de la musique. Il y a une force des contrastes qui est communicative dans la couleur de Saiace; il approche miraculeusement aux limites de l’expressionnisme, tendance dans laquelle on ne peut pas le classer car il y a une différence fondamentale entre sa peinture et la manifestation débordante de l’école À cette erreur peut conduire également la sensualité de sa palette, contrôlée à l’instant même où l’instinct pourrait l’emporter sur l’humilité de la communication.”

Eduardo Baliari, El Economista, Buenos Aires, le 30 novembre 1979.

 

“Long est le chemin qu’a parcouru Néstor Saiace depuis sa dernière exposition. Les quelques influences extérieures ont disparu complètement et son langage est maintenant personnel, approfondi et d’une maturité qui surprend. On peut voir ses huiles à la Galerie Wildenstein; mieux, il faudrait dire qu’on les contemple. Car elles exigent cela impérieusement: qu’on les contemple sans hâte pour pouvoir entrer ainsi, lentement, dans le monde qu’elles proposent. Le dessin est devenu plus ferme, plus concentré; il a gagné en netteté, en définition, mais sans perdre pour autant quelque chose de très important dans ses tableaux actuels: la ressemblance à une atmosphère brumeuse et indéfinie. Comme pour la couleur, qui s’est tournée vers l’intérieur en gammes basses mais très éloquentes, enrichies jusqu’ à un point surprenant (il obtient les effets les plus séducteurs que l’on puisse imaginer quand il travaille avec certains pourpres ou lilas). En outre, il y a une harmonie du geste dans sa maîtrise de la matière, de l’empâtement qui profite des moindres réverbérations de la lumière pour la convertir, parfois même par son absence, dans le grand protagoniste du tableau. Il reste fidèle à ses sujets préférés mais il les a revêtus de couleurs fulgurantes -indépendamment des échelles chromatiques utilisées ou de leurs valeurs respectives – qui blessent comme la plus aiguisée des épées. Car ses œuvres donnent l’impression d’être immergées dans des eaux tranquilles, immémoriales, et en même temps, de fondre obstinément et sans pause sur le souvenir toujours fuyant. C’est un curieux paradoxe que celui de cette peinture élevée et mûre: elle convertit ce qui est fugitif en permanent sans abandonner pour autant le mouvement. Dorénavant nous pouvons attendre beaucoup de la peinture de Néstor Saiace car beaucoup – rayonnante et unique – elle vient de nous donner.”

César Magrini, El Cronista Comercial, Buenos Aires, le 29 novembre 1979.

 

“La couleur est la disposition innée de Saiace: même dans les registres les plus bas et à risques, il obtient une grande richesse de nuances. La maîtrise de la nuance et des gammes fait penser qu’il pose d’abord des teintes très saturées, travaillant après sur elles par superposition. Ainsi, il obtient ce climat émotif et tout en suggestion comme dans “Nonetto” ou “Billar I”, avec des accents opportuns dans la touche parfois abrupte et chargée de matière, parfois délibérément sèche dans les traits qui dessinent la composition. La connotation musicale passe par des contrastes rythmiques, par l’exécution de l’œuvre, par les accents de quelques profils abrégés, syncopés. Et cela, parce que la structure et l’articulation de l’œuvre sont authentiquement musicales, que le sujet concerne ou non la musique.”

Elba Pérez, Convicción, Buenos Aires, le 28 de novembre de 1979.

 

“À regarder un tableau de Néstor Saiace (Galerie Wildenstein), nous avons l’impression d’être face à l’œuvre d’un maître qui ne veut rien d’autre que d’irradier un sentiment.
“Le caractère intime de l’ambiance (avec de la musique et des joueurs de billard) est pour Saiace un bon prétexte pour représenter le clair et l’obscur de telle façon que le spectateur se sente immédiatement identifié à ses tableaux.”

Argentinisches Tageblatt, Buenos Aires, le 25 novembre de 1979.

 

“Ce qui est important… chez Néstor Saiace c’est qu’il a trouvé – malgré quelques influ­ences que l’on perçoit (il étudia avec Urruchúa et Julio Barragán) – son propre chemin, en transcendant les sources et en s’identifiant avec une matière et une couleur qui débordent les formes et qu’il doit contrôler parfois d’un trait. C’est ainsi, par une sorte de concurrence entre la sensibilité à la couleur et la structure suggestive du dessin, qu’il obtient des images vigoureuses et spontanées. Pour cette raison il dessine impétueusement avec la couleur sans considérer les détails. L’impulsion de la création l’entraîne, laissant l’empreinte de la franchise autant dans les paysages que dans les figures isolées ou dans les ensembles. La dynamique de la musique semble animer les orchestres qui apparaissent dans plusieurs de ses tableaux, apportant son rythme harmonieux aux traits parallèles, opposés, obliques ou courbes, tous immergés dans une variété de nuances et de subtilités plastiques qui donnent une tournure très personnelle à son œuvre.”

Hernández Rosselot, La Razón, Buenos Aires, novembre 1976.

 

“Néstor Saiace est un artiste qui possède une palette vibrante, riche en couleurs, de substance sensible; pour l’essence, il construit ses œuvres à partir de la fonction expressive de la couleur. Ses compositions, bien que présentant de violentes oppositions et de forts contrastes, sont harmonieuses, fluides et chromatiquement charmantes, même si elles exaltent avec une liberté transfiguratrice – comme les fauves et les expressionnistes les plus extrêmes – la matière, la forme et la couleur.”

Aldo Galli, La Prensa, Buenos Aires, novembre 1976.

 

“Une peinture sensuelle, riche de matière et faite avec une palette sans inhibitions – dans une approche qui pourrait être chère à des peintres comme Del Prete ou Julio Barragán – c’est celle de ce peintre qui montre un tempérament riche et une spontanéité très estimable en chacun de ses travaux. “Casamiento en Tropea”, l’un des meilleurs tableaux de l’exposition, a la charge poétique des œuvres réalisées avec l’apparente fraîcheur et la spontanéité de ceux qui ont une maîtrise du métier.”

Bonomini, La Nación, Buenos Aires, novembre 1976.

 

[Saiace] … “se manifeste au travers d ‘huiles puissantes et définies dans lesquelles la couleur éclate comme ce qu‘elle est, une explosion de vie et le dessin comme une turbulente bien que non chaotique – façon d’exister. Saiace peint nus, intérieurs, paysages, natures mortes, marines, tel qu’il les sent. Sa première et très haute leçon est celle d’une authenticité sans faux fuyants. Il nous subjugue par son langage exubérant et direct, par sa saine et commu­nicative joie de vivre – souvent débordante – ainsi que par sa foi et sa confiance dans ce qui l’entoure; ses tableaux en témoignent de manière tangible. Il y a aussi dans les huiles de Saiace un style qui s’affirme définitivement, une assurance qu’évite l’imitation et les répéti­tions, une façon – séduisante par sa vigueur – de saisir et de transmettre des sensations, des états d’âme, des expériences vécues qui font graviter autour de lui l’enthousiasme et la plénitude et qui constituent un lumineux et exemplaire chant à la vie.”

César Magrini, El Cronista Comercial, Buenos Aires, le 23 de novembre 1976.

 

“Néstor Saiace, élève d’Urruchúa et Julio Barragán, reçoit de ses maîtres l’inquiétude pour les problèmes sociaux et le souci de la bonne couleur, ainsi que la sensibilité pour le paysage et les natures mortes, parfois immergées dans un monde proche de celui de Torrallardona. Avec toutes ces influences bénéfiques, il a obtenu l’indépendance de son langage, en le personnalisant et en s’appuyant sur une qualité plastique digne d’éloges.”

Hernández Rosselot, La Razón, Buenos Aires, 31 août 1975.

 

 

 

 

 

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